Un après-midi de réflexion s’est tenu, à l’amphithéâtre du Campus Faidherbe sur l’initiative de l’Institut de management de l’administration publique (IMAP). Le sujet du jour a porté sur les nouveaux rapports que devraient entretenir l’Europe et l’Afrique.
Le panel a été animé par Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l’UE au Sénégal et Amadou Diop, conseilleur principal des affaires étrangères de classe exceptionnelle. Représentant respectif des deux entités continentales, ces diplomates ont évoqué le sujet devant un jeune auditoire composé principalement d’étudiants de nos différents programmes, mais aussi d’apprenants du Centre international de formation européenne (Cife) venu pour le programme d’échange.
Amadou Diop a posé le sujet dans le contexte d’un monde moderne fait d’un passé marqué par la domination de l’Europe. Il a souligné qu’il y a eu évidemment beaucoup de changements dans les rapports entre les deux continents. Cela a abouti au premier sommet entre les deux entités, en 2000, en Égypte. Ce type de rencontre a marqué un nouveau tournant dans les rapports entre l’Afrique et l’Europe.
Seulement, dans le même temps, Amadou Diop a souligné que bien des programmes ont été mis en œuvre, notamment dans des partenariats pour la réalisation d’infrastructures de divers ordres.
Toutefois, il a conclu que le bilan du partenariat Afrique-Europe est « mitigé d’un point de vue historique. Selon lui, les priorités de l’Europe ont beaucoup plus été en avant au détriment de ceux des Africains. Il faudrait que cette vision verticale devienne horizontale afin que les priorités soient davantage équilibrées », a soutenu le diplomate sénégalais.
À sa suite, l’ambassadeur de l’UE est revenu sur la configuration actuelle des rapports entre les deux continents. Il a soutenu que l’Europe et l’Afrique ont changé. Selon Jean-Marc Pisani, ce changement implique naturellement une révision des paradigmes qui, aujourd hui, est une réalité.
En effet, il a rappelé que les défis d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. L’ambassadeur Pisani a soutenu que les nouveaux domaines de collaboration soient prioritaires. Il rajoute : “les défis de la souveraineté alimentaire et pharmaceutique, la disponibilité de l’énergie, la construction d’infrastructures, la préservation de l’environnement, entre autres, sont communs à l’Europe et à l’Afrique et que c’est dans ce sens qu’il va falloir avancer. ‹, c’est exactement ce que nous essayons de faire avec le Plan Sénégal émergent », a-t-il expliqué.